BARCELONNE-DU-GERS

Plaque souvenir apposée en 1980 par les soins des anciens de la brigade Carnot sur la façade de l'ancienne boulangerie Bayle (actuellement Vergé), 2 rue de Casamont, rappelant qu'à partir d'avril 1944, Jean Bayle et sa famille hébergeaient le colonel De Milleret et ses compagnons du Corps Franc Pommiès.

Les faits qui se déroulèrent à Aire-sur-Adour les 11 et 12 juin 1944 sont à l'origine d'une opération répressive menée par les Allemands qui fit de nombreuses victimes dans les rangs du maquis et de la population civile. Dans la soirée du 12 juin, un camion allemand, venu probablement de Mont-de-Marsan en reconnaissance, est attaqué dans la ville par des éléments appartenant aux Corps Francs de la Libération (chef Braqua). Ses occupants subissent des pertes. Les rescapés, privés de véhicule, ont disparu dans la nuit. Cependant, la réaction ennemie ne tarde pas. Deux colonnes allemandes partent très tôt le lendemain matin, l'une de Mont-de-Marsan, l'autre de Pau, pour se rejoindre à Aire-sur-Adour dans le but d'exercer des représailles. A Sarron, sur la N. 134, la formation venue de Pau bifurque en direction du Gers et doit prendre Aire par la route de Lembeye. C'est alors que de dramatiques incidents vont se produire sur la D. 22, en bordure du bois de «Casamont». Un habitant de Bernède, circulant à bicyclette, Pierre Lagarde, qui doit re­joindre le groupe de Résistance d'Aire, est le premier intercepté. Comme il est porteur d'une arme, il est abattu sur place. Puis c'est une camionnette trans portant des Aturins partis rejoindre la brigade Carnot, du Corps Franc Pommies, à Saint-Mont qui est prise sous le feu de l'ennemi. La jeune dame Echevarria a pris place dans le véhicule dans l'intention de retrouver sa famille à Viella ; elle est tuée dans la cabine à côté du chauffeur. Mais celui-ci et les hommes qu'il transportait réussissent à s'échapper. Alors que la colonne s'approche d'Aire, avant la ferme de «Casamont», c'est un 2ème camion transportant d'autres volontaires ainsi que du matériel qui tombe sur elle. Il constitue une cible facile sur une ligne droite et tous ses occupants sont tués. Puis les Allemands entassent leurs corps sur le camion, les arrosent d'essence et y mettent le feu. Il y a, dès lors, grand danger à passer sur la route. Marcel Limargues, négociant d'Aire qui se rendait à Lannux est mortellement atteint devant la ferme de «Casamont». La colonne venant de Mont-de-Marsan, accrochée à Grenade-sur-Adour, a atteint Aire par la route du Houga. C'est en bordure de celle-ci qu'ont été fusillés les Aturins Moulia et Fanlou, memebres aussi de la Résistance.

Guy LABÉDAN Lieux de Mémoire de la 2ème Guerre Mondiale dans le Gers